La démocratie participative oubliée

Nous parlons souvent de crise de la démocratie représentative. Mais bien plus rarement des outils, pourtant nombreux, qui existent déjà pour donner la parole aux citoyens.

Prenons un exemple récent : le site des pétitions de l’Assemblée nationale, mis en lumière cet été avec la pétition contre la loi Dupond-Moretti. Peu de Français connaissaient pourtant son existence avant cet épisode.

Aujourd’hui, je découvre un autre outil : la plateforme participative de la Cour des comptes, participationcitoyenne.ccomptes.fr, qui lançait en septembre un appel à propositions citoyennes. Mais qui en a entendu parler ? Combien de médias ou de responsables publics en ont fait la promotion ?

Le gouvernement avait déjà tenté l’expérience avec l’application Agora : chaque semaine, une question plébiscitée par les internautes était posée à un ministre, qui s’engageait à y répondre. L’idée était simple, le dispositif accessible… et pourtant, le taux de participation fut ridicule.

Pourquoi ? Parce qu’on n’en parle pas. Parce qu’aucune information n’est relayée au grand public. Imaginez qu’à la fin du journal télévisé, sur les chaînes publiques, on annonce : « Cette semaine, la Cour des comptes sollicite vos propositions, rendez-vous sur… ». N’aurions-nous pas alors une démocratie participative plus vivante, plus crédible ?

Je ne plaide pas pour une démocratie directe permanente, où chaque citoyen voterait sur tout et n’importe quoi. Nous avons une démocratie représentative, avec ses forces et ses limites. Mais pourquoi refuser aux citoyens des canaux d’expression plus visibles, plus utilisés, plus valorisés ?

Et vous, seriez-vous prêt à consacrer une heure ou deux par semaine à consulter ces plateformes, à comprendre les enjeux de nos sociétés, à lire des propositions de loi, à en discuter, peut-être à formuler des contre-propositions ?

Ne vaudrait-il pas mieux investir ce temps dans le débat éclairé, plutôt que dans les querelles sans fin sur les réseaux sociaux, où l’on se divise souvent sans s’écouter, et sans jamais creuser les sujets ?

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