Le PIB ne mesure ni notre courage, ni notre sagesse, ni notre éducation, ni notre compassion, ni notre dévouement à notre pays. Il mesure tout, en somme, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue.

Robert Kennedy

[Note: cet article connaitra des mises à jour futures en fonction des retours reçus étant donné la complexité du sujet, et notamment du fait que certaines sections font encore l’objet de recherches et de nombreuses réflexions]

J’espère que cet article permettra à certains d’y voir plus clair dans les débats actuels. Comme toujours, en aucun cas mes propos n’ont vocation à souhaiter convaincre de prendre une position plutôt qu’une autre mais simplement à ouvrir les discussions – d’ailleurs peut-on se permettre de s’enfermer dans une position compte tenu de notre environnement actuel incertain et changeant?

La citation célèbre sur le PIB attribuée à Robert Kennedy, le frère du Président John F. Kennedy, vient de son discours à l’Université du Kansas le 18 mars 1968. Dans ce discours, Robert Kennedy a critiqué la manière dont le Produit Intérieur Brut (PIB) mesure la réussite d’une société.

Cette citation est souvent citée pour souligner les limites du PIB comme indicateur de bien-être économique et social, et l’importance de considérer d’autres facteurs pour évaluer la santé et le progrès d’une société.

Le Produit Intérieur Brut (PIB) a été développé dans les années 1930 par l’économiste Simon Kuznets. L’objectif premier du PIB était de fournir une mesure quantitative de l’activité économique globale d’un pays, en particulier pour aider les gouvernements à évaluer l’impact de la Grande Dépression et à formuler des politiques économiques appropriées. Il permettait de mesurer la valeur totale des biens et services produits par une économie sur une période donnée, généralement une année, en fournissant une base pour comparer les niveaux de production et la croissance économique d’une année à l’autre.

Cependant, bien que le PIB soit une mesure importante de l’activité économique, il présente plusieurs limites lorsqu’il s’agit de mesurer la richesse ou le bien-être d’un pays :

1. Exclusion des activités non marchandes : Le PIB ne prend en compte que les transactions monétaires et exclut donc les activités non rémunérées comme le travail domestique et le bénévolat, qui peuvent être significatives pour le bien-être des citoyens.
2. Externalités : Le PIB ne tient pas compte des externalités négatives, comme la pollution et la dégradation de l’environnement, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la qualité de vie.
3. Répartition des revenus : Le PIB mesure la production totale sans se soucier de la manière dont cette production est répartie entre les citoyens. Une croissance du PIB peut masquer des inégalités croissantes au sein de la population.
4. Bien-être et qualité de vie : Le PIB ne mesure pas des aspects importants du bien-être, tels que la santé, l’éducation, la sécurité, et la qualité de l’environnement. Par exemple, une augmentation du PIB due à des dépenses élevées en soins de santé pourrait indiquer une détérioration de la santé publique.
5. Économie souterraine : Le PIB ne prend pas en compte les activités de l’économie informelle ou souterraine, qui peuvent représenter une part significative de l’activité économique dans certains pays.
6. Durabilité : Le PIB ne prend pas en compte la durabilité de la croissance économique. Une économie peut croître rapidement en épuisant ses ressources naturelles, mais cette croissance ne sera pas soutenable à long terme.

En résumé, bien que le PIB soit un outil utile pour mesurer l’activité économique, il ne capture pas pleinement la richesse ou le bien-être d’un pays. Pour une évaluation plus complète, d’autres indicateurs, tels que l’Indice de Développement Humain (IDH), l’Indice de Bien-être Économique Durable (IBED), ou l’Indice de Progrès Véritable (IPV), peuvent être utilisés pour compléter les données fournies par le PIB.

Qu’en, pensez-vous ?

Ressources intéressantes sur le sujet :

Pourquoi mesure-t-on la croissance du PIB ? : épisode • 2/4 du podcast Croissance, post-croissance, décroissance (radiofrance.fr)

[À l’origine] le PIB, un outil créé pour mesurer l’impact de la crise de 1929 – Novethic