Le trafic aérien

Vers un doublement du trafic aérien entre 2024 et 2043

Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), le nombre de passagers aériens devrait doubler d’ici 2043 pour atteindre 8,6 milliards, avec un taux de croissance annuel moyen de 3,6%. En 2024, l’IATA prévoit que le nombre de voyages en avion atteindra près de 5 milliards, dépassant ainsi le record de 4,54 milliards enregistré en 2019 avant la crise sanitaire.

Cette croissance sera inégalement répartie dans le monde, avec des marchés émergents comme l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient qui devraient soutenir la dynamique. L’Asie-Pacifique devrait connaître des taux annuels de progression de 4,6%, avec des pays comme l’Inde, la Thaïlande, le Vietnam et la Chine en tête. Le Moyen-Orient et l’Afrique devraient connaître une croissance des voyages aériens de 3,6% par an dans les deux prochaines décennies.

L’Amérique du Nord et l’Europe devraient connaître une croissance plus modérée, avec des taux annuels de progression de 1,7% et 2% respectivement. L’Amérique latine et la zone caraïbe devraient progresser de 2,9% par an dans les 20 prochaines années.

Ces prévisions de croissance compliqueront la décarbonation du secteur aérien, qui s’est engagé à atteindre zéro émission nette d’ici 2050. Le principal levier pour atteindre cet objectif est l’utilisation de carburants d’origine non fossile fabriqués à partir de biomasse, de CO2 et d’hydrogène, ce qui nécessitera des investissements massifs dans la recherche et le développement.

(source juillet 2024)

Augmentation des carburants durables.

Le secteur aérien se réjouit de la prévision d’une augmentation significative de la production de carburants d’aviation durables en 2024. Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), la production devrait tripler pour atteindre 1,9 milliard de litres. Ces carburants, connus sous le nom de SAF (Sustainable Aviation Fuel), sont considérés comme la clé pour décarboner les opérations aériennes.

Cependant, malgré cette croissance, la production de SAF ne représenterait encore que 0,53% des besoins en carburant de l’aviation mondiale en 2024. En effet, la production de SAF est encore à ses débuts, avec seulement 25 millions de litres produits en 2019. L’IATA, qui représente 320 compagnies aériennes responsables de 83% du trafic aérien mondial, prévoit que l’industrie aérienne aura besoin de 450 milliards de litres de SAF par an d’ici le milieu du siècle pour atteindre ses objectifs de zéro émission nette.

L’industrie aérienne, qui contribue actuellement à environ 3% des émissions mondiales de CO2, s’est engagée à atteindre zéro émission nette d’ici 2050. Pour y parvenir, elle compte à 65% sur les SAF, le reste des réductions étant obtenu grâce à de nouvelles technologies comme l’avion à hydrogène, une optimisation des opérations au sol et dans les airs, et des compensations carbone.

Willie Walsh, directeur général de l’IATA, a salué ces perspectives comme étant « encourageantes », tout en soulignant que « le chemin est encore long » avant que des filières de SAF ne soient pleinement opérationnelles. Il a exhorté les gouvernements à accélérer le processus, citant l’adoption d’obligations d’incorporation de SAF en Europe et les fortes subventions pour la production de SAF aux États-Unis dans le cadre du plan de relance IRA du président Joe Biden comme exemples à suivre.

Pour aller plus loin :

L’avenir du transport aérien dans un monde sous contrainte carbone : Quelles recherches et quelles perspectives pour les avions électriques et à hydrogène ?

Autre vidéo :

Usage de la biomasse pour les SAF.

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