Reconnaissance sociale, formation, intégration du numérique les points faible de l’éducation en France

l’étude TALIS 2024 de l’OCDE met en lumière plusieurs faiblesses structurelles du système éducatif français, qui distinguent la France défavorablement de la moyenne de l’OCDE. Voici une synthèse analytique des points négatifs majeurs identifiés dans le rapport 2024.

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Results from TALIS 2024 – Country notes: France

Je reste sidéré par les résultats de l’étude internationale TALIS 2024 de l’OCDE. Ils révèlent une crise silencieuse au cœur de notre Éducation nationale : nos enseignants ne se sentent ni écoutés, ni reconnus, ni considérés.

Partout ailleurs dans le monde, l’autonomie donnée aux enseignants a produit des effets mesurables : 👉 une hausse du bien-être des professeurs, 👉 une amélioration des résultats des élèves, 👉 une plus grande agilité des établissements.

Mais en France, nous persistons à vouloir tout régenter depuis le sommet, jusqu’à étouffer les initiatives locales et la créativité pédagogique. Les enseignants ne sont pas des exécutants, ce sont des professionnels de la transmission, des architectes de l’intelligence collective.

Il est temps de leur redonner des marges de manœuvre :

  • dans leurs classes, pour adapter leurs méthodes,

  • dans leurs établissements, pour bâtir des projets éducatifs vivants,

  • dans leurs rectorats, pour enfin responsabiliser le terrain.

La formation des nouveaux enseignants est la clé d’un renouveau éducatif, tout comme la revalorisation salariale, qui doit aller de pair avec une réduction drastique de la masse administrative (plus de 30 %, un record de lourdeur dans l’OCDE).

🧠 « Les cerveaux de nos enfants sont la richesse de notre société future. » Il est vital de les accompagner avec exigence, confiance et respect.


🧑‍🏫 1. Formation initiale et continue des enseignants : un déficit alarmant

  • Seuls 53 % des jeunes enseignants jugent la qualité de leur formation initiale « bonne », contre 75 % dans l’OCDE.

  • Ils se sentent très mal préparés aux enjeux contemporains :

  • Seulement 35 % jugent que la formation continue a eu un impact positif sur leur enseignement (OCDE : 55 %). ➡️ Faiblesse structurelle : les enseignants français sont parmi les moins formés à la diversité, au numérique et à la pédagogie émotionnelle.


🤖 2. Retard technologique et numérique

  • 8 % des enseignants ont pratiqué un enseignement hybride ou en ligne dans le mois précédent (OCDE : 16 %).

  • Seuls 14 % ont utilisé l’intelligence artificielle dans leur travail (OCDE : 36 %).

  • Parmi ceux qui ne l’utilisent pas, 79 % disent ne pas avoir les compétences nécessaires (OCDE : 75 %) et 50 % évoquent un manque d’infrastructure (OCDE : 37 %). ➡️ Diagnostic : un système éducatif encore ancré dans le XXe siècle.


😓 3. Conditions de travail et stress

  • 62 % des enseignants déclarent être stressés par les changements incessants imposés d’en haut, et 58 % par la charge administrative.

  • Le temps consacré à la discipline atteint 18 % du temps scolaire (OCDE : 15 %).

  • Le stress affecte « beaucoup » la santé mentale pour 13 % des enseignants (OCDE : 10 %) et la santé physique pour 10 % (OCDE : 8 %). ➡️ Conclusion : un métier sous tension, marqué par une bureaucratie lourde et des classes difficiles.


💶 4. Insatisfaction professionnelle et salariale

  • Seuls 27 % des enseignants se déclarent satisfaits de leur salaire (OCDE : 39 %).

  • La satisfaction vis-à-vis des conditions d’emploi (hors salaire) a chuté de 21 points depuis 2018.

  • Seuls 79 % des enseignants sont globalement satisfaits de leur travail (OCDE : 89 %). ➡️ Tendance préoccupante : baisse du moral et perte d’attractivité du métier.


🧩 5. Faible reconnaissance sociale et isolement professionnel

  • Seuls 4 % des enseignants estiment que leur profession est valorisée dans la société (OCDE : 22 %).

  • Seuls 4 % pensent que les décideurs politiques prennent en compte leurs opinions (OCDE : 16 %).

  • Collaboration entre pairs très faible : à peine 20 % travaillent en coordination sur les évaluations, 3 à 4 % enseignent en équipe régulièrement. ➡️ Problème systémique : sentiment d’abandon et isolement dans les établissements.


👩‍🎓 6. Difficultés face à la diversité et aux besoins spécifiques

  • 74 % des enseignants exercent dans des écoles comptant plus de 10 % d’élèves à besoins particuliers (OCDE : 46 %).

  • Mais seulement 53 % estiment pouvoir adapter leur enseignement à ces élèves (OCDE : 62 %).

  • 56 % se disent capables d’adapter leur enseignement à la diversité culturelle (OCDE : 63 %). ➡️ Résultat : la France accueille des publics très hétérogènes, sans former suffisamment ses enseignants à cette réalité.


📉 7. Désaffection des jeunes enseignants

  • 14 % des enseignants de moins de 30 ans prévoient de quitter le métier d’ici 5 ans (OCDE : 20 %), mais cette proportion a doublé depuis 2018.

  • Seuls 53 % des nouveaux enseignants ont choisi ce métier par vocation (OCDE : 58 %). ➡️ Enjeu clé : éviter la crise de recrutement à venir.


En résumé

La France cumule trois faiblesses majeures selon TALIS 2024 :

Une formation initiale et continue très en deçà des standards internationaux.

Une reconnaissance sociale, politique et salariale parmi les plus faibles du monde développé.

Un retard profond dans l’intégration du numérique et la gestion de la diversité en classe.

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